Saison 2000-2001 : les souvenirs marquants des joueurs
Dernière mise à jour : 7 juin 2021

La saison 2000-2001....., ou comment une saison de football en 3ème division s'est transformée en une aventure humaine exceptionnelle, qui a soulevé la passion de toute une région. Les joueurs de l'Amiens SC ont partagé avec l'équipe de Braquage leurs souvenirs de cette fantastique saison, dont ils parlent vingt-ans après toujours avec grande émotion.
De la solidarité, du don de soi! La légende est toujours dans nos cœurs !
Cédric FONTAINE :

"Mon souvenir le plus marquant? Il y en a plusieurs car cette saison a été chargée en émotions entre la Coupe de France, la montée en D2 et la Coupe de la ligue, mais indéniablement cela reste la finale au Stade de France, moment rare dans une carrière il ne manquait que la victoire pour que ce soit parfait! La demi-finale chez nous à la Licorne face à Troyes c'était aussi magique et plus intime. Je retiendrai la cohésion, l'abnégation, le mental et le plaisir dans ce groupe. "
Jean-Paul ABALO :
"Mes souvenirs les plus marquants? La remontée en D2 et la finale de la Coupe de France. Cette année là, il y a eu des moments parfois un peu compliqués parce qu'il fallait remonter tout de suite. Avant la trêve, nous étions encore en course en Coupe de France et en Coupe de la ligue. Il fallait faire un choix. Quand on est un joueur, il ne faut pas faire de choix et jouer le match à fond. Nous savions que nous avions la possibilité de faire quelque chose. Nous avons réussi à remonter en D2, jouer la finale de la Coupe de France, et se faire éliminer de la Coupe de la ligue en quarts par Lyon. Donc je pense que cette saison était vraiment au départ compliqué mais à l'arrivée très passionnante. J'ai fait 51 matchs sur 53 je crois. En 2001, l'effectif qu'on avait c'était vraiment une famille. A un moment c'était un peu tendu, mais après on était des grands garçons. On a fait des réunions pour que l'on se sert les coudes pour y arriver. Tout le monde avait compris. On avait un entraineur qui était vraiment présent, qui nous soutenait. Tout s'est bien passé. C'était vraiment une année formidable pour moi, ça je ne l'oublierai jamais. "

Emerick DARBELET :
"Mon souvenir c'est surtout l'aventure humaine incroyable que j'ai vécu avec les autres joueurs, le staff et les Amiénois. Il y aurait tellement de choses à dire!"
Laurent STRZELCZAK:
"C'était une saison très très riche, forcément, elle aurait pu être exceptionnelle si on avait gagné la Coupe de France. Elle est juste en dessous d'exceptionnel. Je ne connais pas l'adjectif. Un club de national qui fait quarts de finale de Coupe de la ligue, qui va en Coupe de France et qui remonte en L2, même si on a terminé 2ème, et qu'on méritait le titre je pense. On a perdu la première place avec ce parcours, qui nous a malgré tout usé. Parce que je crois que cette saison là j'ai fait plus de 50 matchs officiels. C'est quand même pas mal. Sans compter les sélections de l’Équipe de France que j'ai refusées. Je plaisante. Mais c'est énorme. C'est difficile de retenir un souvenir, car ça c'est l'aspect terrain. Mais il y avait aussi l'aspect humain où là on a vécu aussi des choses fortes, forcément qui sont liées avec le sportif, mais qu'on ne peut pas occulter. Je pense à certains événements : la même année on se retrouve avec 80 % de l'effectif à faire le Nouvel an ensemble dans les locaux du Stade, on se revoit à 80 % au baptême de ma fille dans une petite église, on se retrouve à 100% quasiment au baptême du fils de Julien LACHUER. Footballistiquement c'était très fort mais humainement, c'était très fort les uns avec les autres. C'est pour moi impossible d'isoler un événement. Parce qu'on pourrait penser que l'entrée au Stade de France ou le protocole officiel, la présentation de mes joueurs à Jacques CHIRAC, monter sur le balcon pour recevoir la médaille et la petite Coupe, cela pourrait être des moments forts. Mais non pour moi c'est toute la saison qui aura été exceptionnelle. Toute la saison côtoyer au quotidien les gens du club avec qui on a eu une relation forte : David Ducci, Virginie LECLAIRE, les secrétaires, le président Pascal POUILLOT, François GOSSART, c'est des gens qu'aujourd'hui je n'oublie pas. Bien sûr le staff technique Denis TROCH, Patrick ABRAHAM, Sylvain BIED qui est décédé, les kinés, Olivier HENNEUSE, l'intendant M. Gilbert MOREL, le gardien du stade, Henri, tous ces gens je les ai encore en tête. Les clubs de supporters, dont un que j'étais parrain, le foyer Couthon. Les supporters qui venaient aux entraînements. Tout ça c'est fort. On ne s'en rend pas compte quand on y est au quotidien, mais à la fin de la saison on s'en rend compte et avec les années on s'en rend compte que voilà...C'est l'année entière qui m'a marqué. A la rigueur, si j'avais un seul événement à retenir, ce serait que l'on se soit retrouvé toute l'équipe avec une bonne partie du club au baptême du fils de Julien LACHUER, Mathis. Sans oublier aussi le partage avec les supporters au balcon de la mairie. Je ne peux pas oublier tous les moments de partage avec l'ensemble du club. Le petit stagiaire qui était là tout le temps, les médecins, la podologue qui est encore au club. L'année dernière, j'étais revenu au stade, et je l'ai revue, et même M. JOANNIN, qui était sponsor au club à l'époque. Amiens-Pau, Amiens-Troyes, ces deux matchs là avec le public, t'es chez toi, c'était exceptionnel. C'est comme quand Amiens monte en L1 sur un coup franc, c'est exceptionnel"

Peter SAMPIL :
"Je ne garde pas un souvenir en particulier mais plutôt la saison dans son ensemble. La Coupe de France, la montée en championnat, le parcours en Coupe de la ligue, la communion avec les supporters et le tout avec un super groupe ! C'était top !"

Lakhdar ADJALI :
"Cette saison fait partie des meilleures. Un très bon souvenir sur le plan sportif et humain. Hélas, c'était aussi une période douloureuse car la semaine de la finale j'ai perdu mon père à 73 ans. C'est pour cette raison que je n'ai pas débuté le match. Je ne devais même pas faire partie des remplaçants. Le destin a fait que Jean-François RIVIERE a eu mal au ventre. J'étais le 19ème joueur dans la tribune, et je me suis retrouvé alors remplaçant. J'ai joué 20 minutes et j'ai même failli marqué un but. Ça reste une superbe saison."
Arnaud LEBRUN :
"Vraiment ce qui est marquant pour moi c'est la demi-finale au Stade de la licorne, quand Julien sort le dernier penalty de DJUKIC et que l'on se rend compte qu'on est qualifié pour la finale au Stade de France. Là vraiment tout bascule. Tu as plein d'images qui arrivent, c'est l'euphorie qui prend le dessus et tout le monde part dans tous les sens. Le Stade, il est en fusion. Je vais dans les tribunes voir mon père. Tu bascules dans quelque chose de nouveau avec la préparation du match au Stade de France. Et en fait tu te projettes vite. Parce qu'en plus si je me rappelle bien, on n'a même pas pu trop le sabrer parce qu'on n'était pas encore monté en D2. On avait des matchs de retard. On jouait tous les 3 jours, c' était un truc de fou. Je me rappelle que cette année là, on avait fait 52 matchs officiels. Sur les 52, j'en avais fait 50, j'étais cramé. Cette image là, la demi-finale c'est le plus beau souvenir. Parce que la finale, tu as joué au Stade de France, mais tu ne l'as pas gagné. Cela reste un échec. Quand tu ne gagnes pas, pour moi ce n'est pas un bon souvenir. Tout ce qui est préparatif, Marseillaise, Chirac, tout ça c'est top. Mais c'était quoi notre but ? Notre but c'était de la gagner la finale. Et pour moi cela reste quand même un gros échec dans ma carrière. La finale, on doit la gagner, on a les occasions pour gagner le match. Deux occasions franches qu'on ne marque pas. Pour moi, Amiens-Troyes c'est le plus beau. Cette saison, je pense qu'elle était écrite. Quand tu vois le parcours qu'on fait en Coupe de la ligue, en Coupe de France, en championnat. Parce que le championnat c'est pareil, à la trêve on était mal embarqué. On fait une deuxième partie de saison exceptionnelle. Les six derniers mois c'est juste monstrueux ce qu'on a fait. En plus avec un groupe restreint, parce qu'on avait quand même des jeunes, il y avait beaucoup de jeunes du centre de formation qui étaient montés avec nous, et l'équipe. Denis se basait sur 16-17 joueurs, cela ne tournait pas beaucoup. Il y en a qui disait qu'il fallait lâcher la Coupe pour assurer la montée. Mais bon quand tu es compétiteur, quand tu es professionnel, tu veux tout gagner. Moi je n'aurais jamais lâché un match ce n'était pas possible. C'est le tempérament que j'avais, fallait que je gagne. Si je perdais un match à l’entraînement j'étais mauvais comme la peste, alors perdre un match c'était pas possible! Quand on est sur le terrain, on joue à fond. On est quand même rentré au 4ème tour. Je m'en rappellerai toute ma vie : on était parti jouer dans un bled dans l'Oise, Bresles. Je crois que j'ai marqué. Je jouais encore au milieu de terrain à l'époque. Après la trêve, Denis m'a fait plus jouer dans le couloir. "

Valentin NECSULESCU :
"J'étais très jeune et je n'ai pas joué beaucoup de matchs, mais les matchs que j'ai joués étaient géniaux. Mes souvenirs d'Amiens sont excellents car c'était ma première expérience à l'étranger. Mes coéquipiers étaient très bons, les coachs également et j'avais beaucoup à apprendre d'eux. S'agissant de la finale contre Strasbourg, l'équipe a fait un très bon match mais malheureusement nous avons perdu. Je me souviens aussi de la montée en deuxième division et de la joie que j'ai partagée avec les fans dans le centre d'Amiens. C'était un jour merveilleux et une célébration joyeuse!"

Xavier CHALIER :
"Ce parcours est loin d’être un braquage! :) Je n'ai pas beaucoup d'images du match de la finale en tête, et d’ailleurs que je ne l'ai jamais regardé. Par contre, je me souviens très bien d'avant et d'après. Je suis nostalgique du peuple amiénois pendant cette épopée et des matchs à la Licorne ! Quel souveir le Stade de France avec 25 000 Amiénois, et aussi le retour à Amiens avec cette population devant la mairie et le maire Gilles DE ROBIEN. Des fois je me dis que cette aventure dans l’esprit des amiénois restera plus en mémoire que le passage en Ligue 1."
Oscar EWOLO :
"La saison 2001 c'est l'une des saisons où en terme de quantité de matchs, de qualité constante, j'ai vraiment découvert le haut niveau, celle où j'ai le plus joué. On est dans la dynamique. On gagne des matchs, on passe le palier suivant. On a commencé le premier match contre Bresles. On a gagné 15-1, le coach a dit « il faut respecter l'adversaire ». Je crois que c'est le seul match où j'ai marqué un but. 15-1 ! Même moi j'avais marqué ! Et après on a aussi des tirages favorables, on joue beaucoup à domicile, des gros, et puis au stade on est comme invincible, on a une mentalité de guerriers. Quelque soit l'équipe qu'on joue, Strasbourg, Rennes...On sent le public, on sent Amiens, on ne sent pas simplement des supporters mais on sent une ville derrière nous. Donc à chaque match qu'on joue à domicile on se sent pousser des ailes, on court plus, on fait plus d'effort, et puis on voit les résultats vraiment positifs, c'était un truc de fou (rire). Mais le souvenir le plus marquant que j'ai de cette saison, c'est notre match contre Guingamp en Coupe de la ligue (à l'époque en D1). A partir de ce match, il y a eu comme un déclic dans notre tête. On est rentré vraiment dans une dynamique, et dans une mentalité différentes. On avait fait un super match là-bas, on avait gagné (1-3). Guingamp a lancé vraiment l'équipe, on a compris qu'il y avait des choses à faire sur plusieurs volets cette saison."

Philippe DURPES :
"Les souvenirs les plus marquants sont la finale de Coupe de France, notre montée en ligue 2, et toutes ces émotions partagées avec cette bande de potes."

Emmanuel COQUELET :
"Mon souvenir le plus marquant de la saison 2000-2001, c'est le 32ème finale contre Lambres-lez-Douai. Sur le même match nous avons eu la pluie, la neige et la grêle. Ce fut une victoire difficile dans un match piège. Ensuite, je pense à la préparation de la finale, la veille du match au vert où il régnait une atmosphère calme et sereine. Enfin je me souviens du Stade de France plein quand on est rentre pour débuter l'échauffement."
Extrait du JDA retraçant toutes les étapes victorieuses en Coupe de France
Soulignons la très grande gentillesse et disponibilité des anciens de 2000-2001 pour répondre à nos questions. Ce n'était finalement pas surprenant, après tant d'émotions partagées : un tel lien entre l'équipe et les supporters amiénois ne pouvait se distendre.
Une carrière sportive c'est souvent court dans une vie, mais des saisons comme celle-ci peuvent résonner très très très longtemps dans les esprits.