21 avril 2001: c'était Amiens-Troyes
Dernière mise à jour : 30 mai 2021

C'était il y a 20 ans. L'Amiens SC, fraîchement relégué en National (3ème division), entama l'une des plus vaillantes saisons de son histoire, avec au bout Deuxième place de National, quarts de finale de Coupe de la ligue, et finale de Coupe de France...L'ASC voulait tout gagner et a probablement été parmi les équipes sur le continent ayant joué le plus de matchs en 2000-2001. Le 21 avril 2001 se joua l'un des matchs les plus marquants de l'histoire du Stade de la Licorne : la demi-finale contre Troyes, équipe de D1. Afin de célébrer cet anniversaire, revivons ensemble cet épisode de l'épopée de 2000-2001.
Résumé des épisodes précédents
Les acteurs sont toujours les joueurs, mais incontestablement à la tête de l'équipe fut nommé un metteur en scène de grand talent. La saison 2000-2001 a été conçue, façonnée par Denis TROCH. Nouvel entraineur de l'Amiens SC, il sut transformer cette équipe en machine à gagner, convaincue de pouvoir battre n'importe quel adversaire.
Et c'est ainsi que l'Amiens SC élimina tour à tour en Coupe de France des représentants de tous les niveaux du football français :
-5e tour : US Bresles (District) - Amiens SC 1-15
- 6e tour : Amiens SC - Olympique Saint-Quentinois (CFA) 2-0
- 7e tour : US Nœux-les-Mines (Ligue) - Amiens SC 0-3
- 8e tour : Amiens SC - AS Beauvais Oise (Division 2) 1-0
- 32es de finale : ES Lambres (Ligue) - Amiens SC 0-2
- 16es de finale : Amiens SC - Stade Rennais FC (Division 1) 3-1
- 8es de finale : Amiens SC - Le Mans UC72 (Division 2) 0-0, 4 t.a.b. 2
- Quarts de finale : Amiens SC - Stade de Reims (National) 1-0
Presse locale d'avant-match (JDA)
21 avril 2001 :Amiens Sporting Club - Espérance Sportive Troyes Aube Champagne (demi-finale de Coupe de France)
Tout d'abord ressentez l'émulation autour du club en visionnant ce petit portrait sympathique des joueurs amiénois par France 3 Picardie:
La feuille de match et les faits de jeu (source : mondefootball.fr)

Le résumé TV du match
La presse locale d'après-match (Courrier picard)
Et maintenant l'immersion !
Vous avez vu les faits de jeu principaux, et un résumé efficace mais trop bref pour relater un événement d'une telle ampleur dans l'histoire du club. Alors pour faciliter votre plongée (ou votre replongée) dans l'ambiance du match, et surtout dans sa folie, voici des extraits radios des commentaires du match, dont la séance de tirs aux buts et les réactions des joueurs, puis nous avons proposé à quatre fidèles supporters de décrire leurs émotions vécues ce soir la dans les tribunes.
Extraits radios des tirs aux buts et réactions après match des joueurs (France bleu Picardie, RTL, France INFO)
Souvenirs de supporters présents dans le Stade de la Licorne
PipaMina80 : En me rappelant cette journée mémorable , j'ai repensé aux joueurs de 2001, je me rappelle d'un football vers l'avant , vif, une hargne et une combativité dont on aurait bien besoin aujourd'hui ! Et Denis TROCH, j'ai adoré cet entraîneur, intelligent, cultivé, avec une certaine idée du football. Bref , une superbe période ! La date du samedi 21 avril 2001 reste, forcément, à jamais gravée dans ma mémoire de supporter de l’ASC. En me rendant à la Licorne ce soir-là, comme tout le monde, je rêvais en secret du Stade de France. Beaucoup de monde, plus que d’habitude, une ambiance électrique. Il y avait un certain stress mais aussi de la joie et de la fierté. Un soir pas comme les autres. Je sentais qu’on pouvait encore réaliser un exploit en éliminant une Ligue 1 après avoir sorti Rennes en 1/16ème de finale. Me voilà installé en Sud, avec un ami, pour ce qui allait être une soirée exceptionnelle! Troyes avait une belle équipe avec les ROTHEN, BOUTAL, CELESTINI, ROY, SAIFI, NIANG! Mais j’avais confiance dans la nôtre qui réalisait un superbe championnat en National. J’avais confiance en notre coach, Denis TROCH; son sérieux , sa compétence, son intelligence, son sens tactique faisaient l’unanimité. J’avais confiance en nos joueurs, des battants, des guerriers, avec du talent et un état d’esprit comme on l’aime ici. Et je n’ai jamais oublié leurs noms : LACHUER, LEBRUN, ABALO, STRZELCZAK, FONTAINE, DARBELET, EWOLO, DUCHEMI, ADJALI, RIVIERE, SAMPIL, RIVENET, COQUELET, CHALIER. Le match fut tendu , âpre parfois , un vrai match de Coupe . Troyes avait des occasions mais LACHUER faisait les arrêts qu’il fallait, toute l’équipe s’accrochait et le public poussait. DARBELET ratait de peu une énorme occasion qui faisait exploser le stade. Plus les minutes passaient, plus la tension montait.
0.0 à la fin du temps réglementaire. Déjà un exploit mais maintenant on rêvait de plus. Les prolongations, longues, interminables, ça devenait difficile. Et une ambiance extraordinaire dans tout le stade; tout le monde voulait aller au Stade de France. Fin des prolongations, les pénalties, non les tirs au but même si depuis notre plus tendre enfance on parle de pénalty et mieux de pénos. Et ces pénos, ils allaient être tirés face à la Tribune Sud. Tout le monde était debout. On entendait dans tout le Stade, Amiens, Amiens, Amiens ! puis Julien, Julien, Julien ! Et Julien, Julien LACHUER allait nous faire chavirer de bonheur avec des arrêts extraordinaires qui nous envoyaient en finale. Une ambiance indescriptible, une joie immense, tout le monde applaudissait,criait, sautait ,pleurait. "On est en finale, On est en finale, On est On est On est en finale!" Des heures à quitter notre Licorne, des klaxons partout, la joie, la fierté, l’ASC allait fouler la pelouse du Stade de France! On allait jouer la Finale de La Coupe de France!!! Inoubliable! À jamais ! C'était il y a 20 ans, c'était magique, magnifique, exceptionnel. Les mêmes frissons qu’on aura 16 ans plus tard un 19 mai …
Allez Amiens!

Fab : Dès l'achat des billets à la boutique du club, située près des halles à l'époque, après une longue file d attente, je sentais une forte émulation des Amiénois autour du match. Un chocolatier amiénois vendait des joueurs de football en chocolat et des affiches avec le visage de Peter SAMPIL étaient, je crois, déjà accrochées dans les rues. 21 avril 2001, jour de match. Dans le stade, c'était plein, pas l affluence moyenne du championnat (même si le match de l'accession finira complet). Et beaucoup semblaient découvrir le stade. L'atmosphère était bon enfant au début. Le plaisir d'être la pour ce grand événement était palpable. Le match avait commencé. C'était assez serré, les équipes se jaugeaient. Troyes augmentait progressivement la pression mais les joueurs amiénois, fidèles à tout ce qu ils avaient montré plus tôt dans la compétition, résistaient vaillamment et tenter quelques incursions. Les Troyens étaient particulièrement bien en place, C'était une équipe de D1 disciplinée et méritante, et le public a bien tremblé quand NIANG marqua un but face à la Tribune Nord. Heureusement l'arbitrage siffla une main au moment du contrôle du joueur avant son tir. Le temps passait. Le public applaudissait bruyamment, encourageait souvent mais l'enjeu pesait, les minutes passant, des épisodes de sidération ou d'inquiétude survenaient. Les prolongations arrivaient, et une forte et inédite émotion commençait à parcourir les tribunes. Les joueurs amiénois étaient si déterminés et courageux que le plus calme spectateur novice de foot se transformait peu à peu en supporter acharné. Une véritable osmose entre le terrain et les tribunes. 0-0. Quand les tirs aux buts commencèrent, les mots manquent pour décrire l'immense tension qui régnait. C’était dément, électrique. Les séquences d'intenses applaudissement à l'égard des Amiénois étaient entrecoupés par les réactions hostiles aux tireurs troyens. Les joueurs troyens étaient conspués, hués, sifflés à un tel point que le brouhaha résonnait dans tout le stade. Comme un nuage sonore au dessus de chaque tireur troyen. Non, non, c'était décidé, le peuple amiénois ne voulait rien d'autre que la victoire, il ne pouvait en être autrement. A nous la gloire et le succès, c'était enfin pour nous cette fois ci ! De souvenir, Julien LACHUER arrêta deux tirs (DJUKIC et David HAMED, ancien et futur amiénois !) La victoire acquise, ce fut l'explosion, partout! Larmes, accolades. Les "on est finale" retentirent de très longues minutes et m'accompagnèrent encore plusieurs jours dans mes pensées. Il fallut partir mais je crois que personne ne voulait vraiment... Ou alors si, pour klaxonner partout dans la ville ! L'issue de la compétition fut bien triste, mais la folie qui régna ce soir-là reste gravée dans les cœurs 20 ans après. Gloire à nos héros !
Boris de Braquage à l'Amiénoise : C’est mon premier match à la Licorne à 11 ans. Mes parents n’aimant pas le foot, j’ai insisté pour y aller, quand mon père a consenti à m’y emmener c’était trop tard, le match était a guichet fermé forcément. C’est à ce moment qu’un ami de la famille qui faisait partie de l’organigramme du club m’a proposé de m’y emmener. J’ai passé l’après-midi dans les coulisses et les bureaux de la Licorne en effervescence et il m’a assis pour le match dans les marches du balcon ouest (à cote de la tribune de presse). J’oublierai jamais la séance de tirs au but avec un LACHUER en feu et l’ambiance qui régnait dans le stade (de mémoire il y avait eu un but refusé de chaque côté, tu vois je m’en souviens encore), la passion était née! Les années qui ont suivi mon père m’a pris un abonnement seul au balcon ouest (qu'il estimait plus safe pour un enfant), il venait me déposer puis me rechercher après.

Tchiot Jules : C'est un souvenir à jamais gravé dans ma mémoire. Un match dans l'histoire du club mais aussi l'un de ceux qui m'ont provoqué un déclic dans ma passion pour l'ASC. Ce soir là j'étais en tribune Sud, le stade était bondé, côté amiénois comme côté visiteurs. L'ambiance était tendue et électrique, la tension palpable, l'enjeu tellement important. Tout le monde avait envie d'aller vivre la finale au Stade de France. Je passe les détails sur le match en lui même. Vient la séance de tirs aux buts, par chance j'étais du bon côté puisque ceux-ci ont eu lieu devant la tribune Sud. LACHUER réalisait une saison de malade et on savait tous qu'il était capable encore de réaliser un exploit. C'est ce qu'il fera avec 2 penalties arrêtés qui offriront la qualification en finale. Le stade exulte, le stade explose, le stade chante, j'en ai des frissons et je me souviens être pris par l'émotion et lâcher quelques larmes de bonheur. "On est en finale, on est en finale" repris par le stade entier, c'était beau, c'était grand. C'était la 1ere fois que je vivais une ambiance comme ça, un stade qui chante a l'unisson en fin de match, une ville fière de son équipe. C'est beau, ce sont des souvenirs à vie et ça marque forcément l'ado que j'étais à l'époque. C'est pour ce genre de moment qu'on aime le foot et l'ASC !
Ainsi, ce match il y a 20 ans a compté pour beaucoup dans la naissance de leur forte passion pour l'Amiens SC. Nous sommes heureux d'avoir partagé de nouveau ces émotions avec vous à l'occasion de cet anniversaire. Le mois prochain, nous célébrerons également la fin de la saison 2000-2001 et la finale de Coupe de France avec quelques surprises. Allez Amiens pour toujours!